Technicien de l’environnement, voyageur curieux de rencontres et prof de tourisme durable, ça devait m’arriver : je me suis engagé, sans grand mérite, avec les autres Citoyens de la Terre, en 2018. Je ne pensais pas que cette modeste adhésion me vaudrait, quelques années plus tard, le très beau cadeau que constituent la responsabilité et l’honneur de présider cette association.
Les valeurs revendiquées par Citoyen de la Terre, qui m’ont persuadé d’y adhérer, sont aujourd’hui toujours valables à mes yeux.
Nous avons devant nous une assez grosse vague : Crise économique annoncée, changement dans les valeurs et les pratiques (relative banalisation du télé-travail et de la télé-éducation, coup de frein brutal sur l’activité touristique, coup d’accélérateur sur la dépense publique à crédit, mais au bénéfice de qui ? etc, etc…).
Je crois, malgré ces incertitudes et ces bouleversements, que les principaux concepts mis en œuvre par Citoyen de la Terre restent pertinents.
Et que devient la vie pratique de l’association Citoyens de la Terre à la suite de cette pandémie historique ?
Face à une très grosse vague, soit on est sur un navire lourd, et on serre les mâchoires en espérant que la coque et la propulsion pourront permettre de survivre au choc, soit on sourit d’avance au bonheur de pouvoir profiter de l’énergie de la vague. Ça, c’est quand on est sur une planche de surf !
Quelque chose me dit que Citoyen de la Terre n’a pas le profil d’un navire lourd...
"Tout d’abord je tiens à remercier les membres, puis l’ensemble du Conseil d’Administration qui viennent de m’exprimer leur confiance en m’élisant Présidente. J’espère que je serai à la hauteur de vos attentes et qu’ensemble nous allons réussir à mobiliser, accompagner et échanger entre Citoyens de la Terre toujours plus nombreux, engagés et motivés.
Comment suis-je devenue « Citoyenne de la Terre » ?
Depuis ma plus tendre enfance, je m’intéresse aux autres êtres humains et à leur différent mode de vie et de penser, ici et dans d’autres pays ou continents, d’ici ou d’ailleurs, qu’ils soient hommes, femmes, jeunes, mûrs, filles, garçons, riches, pauvres, en situation de handicap, actifs ou inactifs, urbains ou ruraux, qu’ils vivent en paix ou soit dans une situation de conflit.
Dès l’âge de 15 ans j’ai décidé d’étudier et de voyager afin de parvenir à parler plusieurs langues, connaître plusieurs versions de l’histoire de l’humanité, plusieurs cultures, pour rencontrer les autres.
A 42 ans, ma vision du monde est un véritable kaléidoscope de tolérance et respect de ce que les gens sont et veulent pour leur développement et épanouissement. J’ai vécu sur trois continents différents et beaucoup voyagé, j’ai pu rencontrer beaucoup de Citoyens de la Terre, principalement dans les milieux associatifs de tous les pays et régions que j’ai traversé ou avec lesquels j’ai été en contact.
Sommes-nous égaux dans notre citoyenneté ?
J’ai eu de véritables électrochocs en découvrant les réalités des unes et des autres, les contraintes, les combats, les rêves et nos profondes similitudes dans ce à quoi on aspire et ce qu’on a envie de partager les uns avec les autres…
J’ai eu « la libre circulation » de pouvoir participer à des rencontres internationales de tout type aux 4 coins du monde : du Sommet du développement durable à Johannesburg en 2002, en passant par Forum Social Méditerranéen de Barcelone en 2005, le FITS Med de 2008 à Marseille au 12ème Forum de l’AWID, à Istanbul en 2012, où la citoyenneté, le tourisme et l’économie sociale et solidaire ont été au cœur des échanges, mais beaucoup de citoyens que j’ai connu et qui avaient envie d’y être, n’ont malheureusement pas pu le faire. Je crois que l’humanité ne pourra se développer pleinement que lorsque chaque citoyen de la terre aura les mêmes droits, notamment celui de pouvoir se déplacer librement sur notre belle planète pour pouvoir se rencontrer et se connaître.
Citoyens de la Terre, une association ? Pourquoi ?
Citoyens de la Terre ce sont des valeurs que nous partageons. L’association aujourd’hui, c’est à la fois la démarche EVEIL (www.eveil-tourisme-responsable.org) que nous développons en PACA, principalement sur le territoire du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, et le projet AREMDT (www.aremdt.org) sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Ces deux axes ancrent notre action citoyenne sur le local et nous permettent de faire des ponts, tisser des liens et partager des expériences entre différents territoires et terroirs du bassin méditerranéen en arrivant à nous affranchir de certains freins pouvant bloquer les échanges.
Nous sommes aujourd’hui membres, associés, sympathisants.... Nous réfléchissons ensemble sur notre co-citoyenneté et notre responsabilité sur la terre. Nous aspirons à ce que notre démarche soit demain également la vôtre, alors bienvenus à Citoyens de la Terre."
Selon toi, qu’est ce qu’un « Citoyen de la Terre » ?
"Qu’est ce qu’un citoyen peut faire face aux déséquilibres actuels de la planète" ? ou "Comment
exprimer sa citoyenneté dans un monde globalisé" ?
Le tourisme peut-il contribuer à la paix dans le monde ?
Quel est l’avenir du secteur touristique ?
Comment vois tu Citoyens de la Terre dans 10 ans ?
Quand je vois notre évolution, surtout depuis que j’y suis impliqué depuis 2003, ça n’est pas facile de répondre à cette question ! Disons que je nous vois un peu comme une structure de
référence en Provence pour tout ce qui touche au conseil, à l’accompagnement et à l’animation de réseaux dans le secteur du tourisme
soutenable, essentiellement autour de la Méditerranée, mais aussi vers des contrées plus lointaines : n’oublions pas que nous avons commencé au Costa Rica ! Je crois qu’avec notre démarche Éveil nous faisons partie des pionniers : au lieu de stigmatiser, nous
donnons un outil concret aux acteurs du secteur touristique pour évoluer vers des pratiques intelligentes et respectueuses. Et puis nous avons réussi à rassembler un petit noyau
« doux » au sein de l’association, composé de gens très compétents et engagés, avec des expériences très diverses, et ça c’est de la richesse humaine inestimable : nous sommes nés
avec le nouveau millénaire, alors on va essayer de tenir jusqu’au prochain !